Les institutions

4. Les institutions

4.1. La Guilde

Généralités

La Guilde a pour mission de contrôler l’intégralité du commerce et de l’artisanat du Comté de Malterre et maintient son mandat malgré les crises diverses et variées que traverse la région. 

La Guilde a, en effet, une grande influence car elle possède de nombreuses ressources et connaissances et a à cœur de soutenir et entretenir le développement et la prospérité de Malterre. C’est donc vers elle que se tournent les aventuriers, artisans, commerçants et même, parfois, les voleurs et autres traine-guenilles pour obtenir des informations, des services ou du soutien. Bien que dure et d’apparence procédurière, la Guilde est connue pour avoir à cœur le bien-être et la prospérité de Malterre et de ses habitants. 

Lorsque le premier Noir Déluge a détruit Sternheim, la Guilde s’est retrouvée en première ligne dans une région dévastée. Elle mit en place et imposa de nombreuses règles, mais de nombreuses aides également pour veiller au bien-être de tous et à la reconstruction Sternheim. Aussi, lorsque l’année suivante il est devenu apparent Noir Déluge ne serait pas un fait isolé, la Guilde décida de mettre en place les Comptoirs afin de récolter la précieuse roche qu’est l’ombrepierre et redresser l’économie de Malterre.

La Guilde est dirigée par le Conseil des maîtres, regroupant ses membres les plus anciens et éminents. Une personne souhaitant rejoindre la Guilde devient un aspirant. Après avoir fait ses preuves, il passe des rites d’initiation ainsi que des examens et obtient le titre de compagnon, rang le plus courant dans l’organisation. Ils sont encadrés par des commissaires, leurs supérieurs hiérarchiques direct. Après une carrière exemplaire et une fidélité sans faille, un commissaire peut être appelé par les maîtres à rejoindre le Conseil.

Lorsque plusieurs groupes de la Guilde sont appelés pour une mission spécifique, un commissaire peut être temporairement nommé dignitaire. En plus de ses compagnons, il encadre la mission et répond des actes de tous les membres de la Guilde présents face au Conseil. Les maîtres de la Guilde nomment le dignitaire selon l’importance de son groupe pour la mission, ses capacités et son mérite. Par conséquent, il a plutôt intérêt à ce que la mission soit un succès.

Groupes

La Guilde est composée de plusieurs groupes, chacun ayant son propre nom pour plus de clarté auprès du peuple. Ils restent néanmoins tous liés à la Guilde et s’entraident couramment pour gérer les différentes affaires. Par conséquent, les compagnons ont tous leur spécialité liée à leur poste mais sont, toute proportion gardée, polyvalents.

Les groupes existants aujourd’hui sont toutefois très établis, la hiérarchie s’est affirmée et les liens entre les compagnons et leurs commissaires se sont solidifiés, même si des luttes de pouvoirs et des conflits sous-jacents résultent encore et toujours de l’ambition humaine. Ces derniers ne sont cependant pas autorisés officiellement et quiconque est trouvé publiquement à conspirer contre ses congénères est sévèrement puni.

De ce système résulte une administration particulièrement lourde et, pour le roturier lambda, dont seuls les membres de la Guilde ont l’air de comprendre le fonctionnement.

Voici une liste non-exhaustive des différents et principaux groupes composant la Guilde : Le Consortium Économique (au tabard orange), Le Corps des Artisans (au tabard rouge), L’Union des Forestiers (au tabard vert), Le Cercle des Arcanistes (au tabard noir), La Société d’Astronomie (au tabard bleu), La Fédération des Postes (au tabard violet), Le Bataillon de l’Epée (au tabard gris). 

4.2. L’Académie

Généralités

L’Académie est une organisation scientifique et de recherche neutre et indépendante qui fût initialement fondée par le Preux Royaume. Environ 1000 ans avant l’an zéro, les Grands Mestres décidèrent de déplacer l’Académie dans un souci de sécurité, mais surtout d’impartialité et de neutralité. C’est ainsi que l’Académie s’installa sur l’île d’Aurilûn au large du Preux Royaume. Elle regroupe des scientifiques, artistes et artisans versés dans de nombreux domaines de recherches et connaissances.

Les connaissances accumulées par les membres de l’Académie sont conservées sous la forme de traités et ouvrages dans la Grande Bibliothèque. 

Des bibliothèques et centres secondaires existent dans certaines nations et sont accessibles à tous moyennant une maigre compensation financière.

L’Académie peut être mandatée par des gouvernements pour effectuer des recherches dans les archives ou sur le terrain dans des domaines plus ou moins précis et controversés. 

Les membres de l’Académie peuvent être engagés et servir une cour en tant que conseiller dans un ou plusieurs domaines de compétences. Il est très courant pour les membres de l’Académie d’être formés dans plusieurs domaines interconnectés. 

Lors de leur formation, les futurs mestres voyagent de pays en pays pour accumuler des connaissances plus précises sur leur domaine de prédilection. Ces voyages peuvent être parfois dangereux compte tenu de l’animosité qui règne entre les différents royaumes et empires. Ce voyage demeure néanmoins l’occasion pour eux de rédiger leur premier traité sur un sujet qui aura été au préalable validé par leur mestre.

Hiérarchie et formation

La hiérarchie de l’Académie est une semi-holacratie, c’est-à-dire que chaque sous-discipline est habilitée à prendre des décisions pour elle-même sans avoir besoin de consulter les autres. En revanche, pour des décisions plus importantes (politique, structurelle, situation de crise, éthique, …) et notamment dans la nomination de Mestres royaux, l’assemblée des Grands Mestres doit être complète et unanime et a tout pouvoir. 

  • Grands Mestres : un par discipline de l’Académie. Ils restent à l’Académie et sont responsables de gérer leur chaire et la Grande Bibliothèque.
  • Mestres : Ils se divisent en deux catégories. Les mestres royaux, attachés aux différentes cours et monarques, et les mestres compagnons, voyageant pour leurs recherches et études.
    • Ils sont tous spécialisés dans un sous-domaine et effectuent des recherches afin d’alimenter la Grande bibliothèque. Ces recherches les amènent fréquemment à voyager même s’ils restent rattachés à l’Académie et y reviennent ponctuellement pour effectuer leurs travaux de rédaction.
    • Ils sont éligibles après deux années de travail pour superviser et guider un ou plusieurs apprentis (maximum 3) qui, soit les accompagneront lors de leurs pérégrinations, soit resteront avec eux pour leur formation théorique à l’Académie.
  • Apprentis : Suite à un examen d’entrée, les aspirants Mestres doivent suivre un cursus de cinq ans de formation. Ce cursus se découpe en trois parties, deux ans de connaissances générales, deux ans dans trois domaines au choix et un an de thèse spécialisée. A la fin de cette année de thèse, ils doivent avoir rédigé leur premier traité et le défendre devant l’assemblée des Grands Mestres. Cet ajout au savoir commun symbolise leur avènement en tant que contributeur à part entière, ce qui sonne le glas de leur statut d’apprenti et annonce leur nomination en tant que Mestre. Dès leur nomination effective, ils peuvent choisir de poser leur candidature en tant que Mestres royaux, afin de conseiller et soutenir les puissants, ou de devenir Mestres compagnons et de continuer leurs recherches. 

Les Mestres compagnons visitent parfois les écoles afin de trouver de nouveaux apprentis adéquats et compétents. 

Financements 

Certaines nations, comme le Preux Royaume ou le Saint-Empire, versent chaque année des contributions générales à l’Académie pour son bon fonctionnement et la mise à disposition des Mestres royaux. 

Des donations ponctuelles sont également effectuées par des particuliers, des mécènes ou pour les nobles souhaitant s’assurer la bonne collaboration de l’Académie. 

De même, certaines recherches peuvent être mandatées et financées par des nobles ayant un intérêt particulier à les voir se réaliser. Ces recherches sont attribuées à des Mestres compagnons par l’assemblée des Grands Mestres. 

Afin d’entrer à l’Académie, les apprentis doivent également payer un montant destiné à financer leur formation de 5 ans (écolage). Des bourses peuvent être attribuées aux plus démunis, mais ce montant reste relativement accessible à la majorité de la population, car l’Académie souhaite permettre à tout individu brillant et intéressé d’accéder à ses rangs. 

4.3. La cour des prodiges

Généralités

Depuis le Cataclysme, dans les pires quartiers de Rattenheim, tous les mendiants, voleurs, prostituées et autres crevards des rues sont rassemblés sous l’égide de leur souverain, roi des gueux et des pouilleux au sein d’une communauté autogérée : La Cour des Prodiges. 

Ces rebuts de la société, ces êtres que l’honnête citoyen aime ignorer et mépriser, ont créé leur propre royaume disposant de règles et d’une codification particulière qui lui est propre. Ainsi, se sentant appartenir enfin à quelque chose, ces crève-la-faim se révèlent bien plus fidèles que les chiens et bien plus unis que n’importe quelle famille.

Bien entendu, les lois restent celles – cruelles – de la survie de la rue. Et les diktats de leur souverain ne sont guère plus tendres. Toutefois, ils ont le mérite d’exister, d’être faits pour eux. Car tant qu’il y a des règles à respecter, l’homme conserve un soupçon d’humanité et s’éloigne de l’animal.

Cette étrange organisation-désorganisée peut évidemment rendre tous les services, y compris les plus inavouables, contre bonne rétribution bien entendu, à ceux qui osent venir à leur rencontre. Mais leurs principales activités sont plus classiques : vol à la tire, plaisirs, mendicité, bonne aventure et tirage de tarot, pêche à l’information, mendicité, passage à tabac ou encore service de désinformation… chacun est un maître dans sa spécialité.

La Cour des Prodiges et son essaim de crevards est plutôt bien tolérée par les autorités de la ville car elle offre l’avantage de régler ses problèmes en interne, ce qui évite au guet et à la milice locale de devoir intervenir trop souvent. De plus, en cas de besoin, le roi des gueux sait graisser les bonnes pattes afin que les mémoires défaillent et que les bouches se ferment. Son influence n’est pas à sous-estimer, d’autant plus que ses manières et habitudes sont bien souvent imprévisibles et généralement définitives.